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Ruanda. Les projets inclusifs passent aussi par le karaté.

#EoF: les récits - Jean Claude Rugigana est le coordinateur du projet « Best Holidays Karate For Children », qui , pendant les vacances, offre aux enfants un temps consacré au sport

de Maria Gaglione

publié dans Avvenire le 11/04/2020

Jean Claude Rugigana est enseignant de karaté et Jeune Leader du Comité Olympique International (IOC) . «  Quand j’ai lu que The Economy of Francesco allait accueillir à Assise des jeunes du monde entier engagés pour une économie durable et inclusive, je me suis senti appelé car je suis un entrepreneur social et moi aussi je veux construire un monde meilleur. A travers le sport ». Sport et business social ne sont pas des mondes très éloignés. Beaucoup de projets innovants sont aujourd’hui promus par des athlètes qui ont « reconverti » leur savoir-faire muri dans le domaine sportif en activités entrepreneuriales et socio-environnementales. Par exemple le Yunus Sports Hub est une communauté internationale d’experts qui se consacrent à des projets et des activités pour affronter les défis mondiaux à travers le sport et le business social, valorisant le travail d’équipe et l’importance du partage au sein des réseaux et des communautés.

« Le sport a le pouvoir de changer le monde et le business social est la clé pour « libérer » ce pouvoir » lit-on sur le site du Hub. Co-fondateur de la Champions Karate Academy, en 2007, Jean-Claude est le coordinateur du projet Best Holidays Karate For Children, qui au Ruanda offre aux enfants et jeunes de 4 à 16 ans un temps conscacé au sport pendant les vacances scolaires. Grâce au karaté, au basket et à d’autres sports, les jeunes expérimentent les valeurs des disciplines sportives et, parfois, grandit en eux une vraie passion pour le sport. «  En 2019, j’ai participé au IOC Youth Summit [NdT : Sommet pour la Jeunesse du Comité Olympique International] – nous raconte Jean-Claude – où j’ai découvert le Yunus Sports Hub qui a été pour moi une grande source d’inspiration. De retour chez moi j’ai fondé une ONG – Sports and Society Organization – qui, en plus de s’occuper de l’éducation des jeunes aux principes du sport, promeut des projets de développement économique qui encouragent la cohésion sociale et la paix. En tant qu’ex-athlète karateka je sais très bien que le sport aide les enfants et les jeunes à faire grandir leur bien-être personnel, la confiance en eux-mêmes et dans les autres. Le sport est une solution idéale pour se déconnecter du monde digital et revenir à la vie sociale réelle ».

Jean-Claude revendique le rôle du sport dans l’atteinte des objectifs de développement durable du SDG [NdT : Swiss Agency for Development and Cooperation (SDC) qui héberge the Climate Change & Environment (CC&E) Network] et notamment ceux concernant la santé et le bien-être. Langage universel, le sport rassemble peuples, cultures et genres ; grâce au respect, à la compréhension, à l’intégration, au dialogue, le sport promeut une vie saine, réduit les inégalités, soutient l’instruction de qualité, la croissance économique et le travail digne. «  Chez beaucoup de nos jeunes nous avons constaté une amélioration des résultats scolaires, des styles de vie, des compétences sociales. Les jeunes expérimentent l’importance de l’amitié, du respect, de l’engagement : un préalable éducatif et formateur pour de nouvelles générations qui promeuvent le développement durable et inclusif des communautés où ils habitent. Ces dernières années, les résultats de notre engagement auprès des jeunes a eu un rôle déterminant dans la croissance de ma communauté y compris au niveau économique ». Mais pas seulement. Le génocide de 1994 au Ruanda – un des épisodes les plus sanglants de l’Afrique au XXème siècle – est une plaie encore ouverte. « Sports and Society Organization affirme aussi que le sport peut être un instrument pour bâtir la paix, pour protéger les mineurs contre la violence et l’exploitation, pour promouvoir l’unité et la réconciliation, y compris dans les prisons et dans les villages où cohabitent victimes et auteurs du génocide. The Economy of Francisco m’aidera à grandir en tant qu’entrepreneur pour continuer à contribuer au développement sociale et économique de mon pays et du monde ».

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